Marseille, après 10 ans et un souci de portières de voiture dû à une rencontre fortuite avec un pied de biche… j’y allais avec une petite appréhension…

Arrivée, Gare Saint-Charles. Architecture, bâtiments Haussmanniens, rien ne me faisait penser à la cité phocéenne de mes souvenirs… et ça n’irait quand s’améliorant. Ma mémoire m’aurait elle joué des tours pour que cette ville me paraisse si belle aujourd’hui!? Déjà presque conquise…

Carte en main, nous déambulons tranquillement dans les rue pavées, Cours Julien, animé, coloré, les ruelles qui l’entourent, taguées. Marseille populaire, arty, originale! Descente vers la fameuse Canebière, nous empruntons une ruelle jonchée de vieux bidons colorés, dépareillés où poussent des plantes en tout genre, une impression très Amérique du Sud!

Quartier des Réformés, l’Église gothique Saint Vincent de Paul surplombe La Canebière, marché aux fleurs, déjeuner dans la brasserie Les Danaïdes, le week-end s’annonce bien!!

7éme arrondissement, Notre Dame de la Garde veille sur nous. Nous passons dans des petites ruelles, ça sent la tradition avec les Navettes à la fleur d’oranger, biscuits à tendance à l’étouffement, pour cela rien de vaut un bon Pastis, vue sur le Vieux Port au café de l’abbaye.

Nous tombons sur un concept store. À l’entrée un choix de mobilier déco très impressionnant, l’appel de la vitrine. Aucune résistance… Nous rentrons! Tout est là, tout ce dont je vous parle sur ce blog: des sièges, des tapis, des lampes cuivrées, dorées, de la vaisselle mouchetée, jungle, friperie… Le temple! Cette boutique Honoré Déco est avant tout une histoire de famille, d’une mère et de ses deux filles, beaucoup de goût, tradition du Maghreb et fabrication de mobilier! Après quelques farfouillages, blablatages nous finissons forcement par craquer pour quelques objets déco et frippes!

Direction 2ème arrondissement, le MuCEM, les les Docks de Marseille et les Terrasses du Port… architecture aérée et jeux de lumière et d’ombre pour le MuCEM, réhabilitation d’anciens entrepôts en nouveau pôle culturel et artistique pour les Docks et pour les Terrasses du Port, une belle prestation de centre commercial et le plus: sa terrasse, offrant une vue sur la mer et ses nombreux restaurants dont le R2 Le Refectoire, qui propose un brunch le dimanche jusqu’à la nuit tombée, tout ça dans une ambiance et une déco industrielle, soigneusement chinée!

Cité Radieuse Le Corbusier, verrue ou prouesse architecturale, les mots sont nombreux et très variés pour qualifier ce bâtiment érigé dans les années 50. Il est vrai quand arrivant, nous avions plus l’impression de nous trouver aux pieds d’une barre des Quartiers Nord, que devant un bâtiment classé historique. À l’entrée, quelques photos donnent une idée de la vie que l’on menait dans ce cube monté sur pieds de béton. Des photos des habitants dans leurs appartements, des enfants jouant au bord de la piscine se trouvant sur le toit et des séances de gymnastique.

On gravit les escaliers, pousse une lourde porte et nous voici dans un couloir où s’alignent des portes aux couleurs primaires. Un ambiance carcérale se fait sentir, le plafond est bas et très peu éclairé…  nous continuons notre visite, passant devant le magasin marché en libre service, pour l’époque une révolution, rien a changé, même l’ inscription « prenez un panier » est encore intacte, l’école primaire n’est plus active mais la garderie toujours! Le restaurant et l’hôtel attirent du monde, tout le mobilier est d’époque, même les bureaux qui se sont installés ici, on gardé les fauteuils et des tables des années 50. Ça sent la vieille cigarette, on se dirait presque dans Made Men. Au sommet se trouvent la piscine et le gymnase qui étaient pour les habitants. Tout était fait pour créer une ville dans la ville, ce qui lui vaut la détestation, justement par la mise en boîte et cette création de ghetto ou au contraire une adoration pour la prise de risque à cette époque; c’est sûr ce gros « chalutier » ne laisse pas indifférent! Pris de voyeurisme, nous nous amusons à reconnaitre les vrais habitants, presque comme en safari, nous les guettons comme des animaux dans leur habitat naturel… qui sont ces gens qui habitent ici? Sont ils comme nous? Ou justement sont ils eux aussi restés bloqués dans les années 50?

Retour au centre ville, en vélo par Le Prado et arrêt à la plage des Catalans, pieds dans l’eau au mois d’Octobre… FACILE!

Marseille, cette ville qui dans me souvenirs me paraissait noirâtre et peu fréquentable ( je l’avoue!) m’a séduite, par sa diversité, sa culture, son histoire et sa modernité! On s’y sent bien, le mélange culturel, des personnes, des identités offre une perspective positive à cette grande et vieille ville! C’est sûr j’y retournerai…

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